Être, ou ne pas... ?

Publié le par Personne

Être, oui ! Voilà l'affaire !

 

Être, oui, c'est la bonne intuition. Au départ la forme de vie cherche à survivre, et par tous les moyens, mais la conscience et les discours n'entrent pas dans les moyens dans les phases initiales du développement, s'il n'est pas empêché.

 

Et les premières «intentions», si l'on peut s'exprimer ainsi, ne sont pas véritablement conscientes. Un complexe d'instincts et de pulsions se conjuguent pour former un tout qui se défend bec et ongles, mais la culture vient rapidement superposer son propre code de brouillage... et rapidement les choses se compliquent diablement et c'est le décollage de l'évolution sociale qui prend place alors que socialement la survie proprement biologique

et/ou affective semble assurée.

 

Alors, ceci est ma propre proposition de meilleure traduction pour l'emblématique déclamation du Hamlet de Shakespeare :

 

«Être, ou ne pas... ? Être, oui! voilà ce dont il s'agit» , ou encore : «... voilà l'affaire! » .

 

Je suis convaincu que l'écriture anglaise exacte serait : « To be, or not... To be! That is the question! » C'est la ponctuation qui est déficiente dans la déclamation habituelle, et on sait que cela change tout! Puis c'est une mauvaise traduction, routinière qui fait traduire l'expression anglaise «... that is the question » par le très faible ici : «voilà la question...».

 

L'expression anglaise «... that is the question! » ne signifie pas une simple question posée. L'accent est mis ici sur l'être, la décision d'être, et ceci, d'une manière tout à fait volontariste. L'expression revêt le sens de « voilà toute l'affaire! » ou, « voilà toute la question! », avec l'insistance portant sur l'importance vitale, et proprement existentielle puisque c'est en effet de toute la question du sujet dont il s'agit : question d'être et d'existence que le sujet se pose à lui-même pour tracer les limites de sa volonté et conquérir tout son domaine, celui de la souveraineté.

 

C'est la reconnaissance pour l'existant, en tout cas humain, c'est-à-dire formé à l'aune des discours et des conventions, rôle, dilemmes et luttes sociaux et sociales, que le fait d'être n'est pas suffisant et retombe facilement sur lui-même ; reconnaissance de ce que l'existant doit reprende son être en conscience et le baptiser, littéralement, d'une véritable décision d'être. Oui, être soi, délibérément, passionnément, dès le moment où je prends conscience de mon être et des luttes dont il émerge.

 

Alors, être, ou ne pas...? être, oui! Il faut décider d'être, à partir d'un certain niveau atteint dans la lutte pour l'existence. Il faut décider d'être, un point de départ, la substance, en tant que sujet, d'une volonté. C'est la bonne intuition. Ici et maintenant. Ça continue, partout, de touter part, mais je commence. Ou plutôt je recommence, parce que je suis à moi même un perpétuel commencement. C'est le même moi mais ce n'est plus le même je.

 

Je est l'acte à presque continuellement à recommencer pour continuer à faire moi, à persister dans mon être. Et je dis "presque" pour me garder un peu la latitude d'explorer les états de conscience paradoxaux ou altérés. Même le "je", en tant qu'acte, n'est pas automatique. Maintenant, "moi" est une construction historico-mondaine et "ego", même "je" sont relativement indifférents.

 

(à suivre)

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article